Mariage musulman

Depuis que nous avons connu notre amie musulmane Maïramou en 1999, c’est progressivement une grande partie de sa famille (au sens très large) dont nous avons aussi fait connaissance. Et des personnes que nous n’avons, semble-t-il, jamais vues connaissent pourtant “Caroline” et nous serrent dans leur bras !

Le futur mariéCe fut le cas samedi 6 mars à l’occasion de la célébration d’un mariage. Le frère de Nafissatou, tante de Maïramou (mais à peine plus âgée en réalité), s’est en effet marié et les festivités auront duré plusieurs jours. Caroline est d’abord allé dans la semaine voir tous les cadeaux offerts par le marié à sa future femme et à sa future belle-famille : pagnes, bijoux, parfums, sous-vêtements, chaussures,…. il y en a pour une petite fortune.

Samedi, c’est la deuxième étape : on lave les pieds de la jeune mariée, chez ses parents, avant de l’emmener chez son mari. Dimanche, c’est l’époux qui est amené chez sa belle-famille, avant la grande fête avec danses traditionnelles qui dure jusque tard dans la nuit.

Un très beau regard…

Sumaya vient de se faire tresser

Marie et Caroline aux couleurs localesNous nous sommes dans rendus dans la famille du marié. Toutes les femmes, de son côté, étaient là en train de se préparer…heu plutôt de se pomponner. Belles coiffures, pagnes tout neufs, parfums dans l’air : cela sent la fête !  Ensuite déplacement chez les parents de la mariée où l’on retrouve toute une foule de femmes en pagnes colorés. Un ravissement pour les yeux !

Caroline et un nouveau-né, chaudement habillé !

On sort la mariée voilée de chez ses parentsLa mariée est sortie de la concession des parents, recouvertes d’un voile (bon, presque un tapis en fait), et on lui lave les pieds avec un liquide traditionnel (traditionnel sonne mieux que verdâtre) : c’est l’occasion de découvrir les dessins élaborés faits sur ses jambes et pieds avec du nalé (orthographe ?). Les seuls hommes alors présents sont des griots à qui l’on donne de l’argent. Le lendemain, ils animeront les danses par leurs chants et leurs musiques. J’ai entendu dire qu’un bon griot peut se faire énormément d’argent durant un mariage.

Une foule de femmes

Je vous laisse découvrir quelques photos, pour vous mettre dans l’ambiance !

Nathan devant la jeune mariée

On procède au lavement des pieds

Des dessins délicats

Une foule nombreuse s’est rassemblée

Nathan très attentif

Marie tous yeux ouverts

Couleurs…

Noeuds artistiques

Nafissatou au centre

EVA cékoisa ?

Le Blanc se présente…EVA c’est parti ! Quand j’arrive dans une classe du collège, il y a toujours au moins quelques élèves qui savent pourquoi je suis devant eux. Les initiales EVA évoquent assez clairement quelque chose pour ceux-là. Et pour les autres, c’est l’occasion de rappeler que EVA, cela veut dire Education à la Vie et à l’Amour.

Christophe explique la pubertéIl s’agit là d’un des points forts de notre projet de retour au Cameroun : parler sexualité avec les élèves, les faire s’exprimer et leur permettre de poser des questions et des réflexions sur ce sujet… peu abordé ici. Raison pour laquelle j’ai rapidement rencontré le Principal (directeur), le Vice-Principal et l’aumônier du Collège Protestant afin de voir comment mettre en place ces cours d’éducation à une sexualité responsable au plus près des besoins de l’établissement et de ses élèves.  Nous avons convenu que, dans un premier temps, il fallait rencontrer au moins une fois les élèves des classes de 6ème à 3ème (soit, en Suisse, de 6ème à 9ème, donc de 11 à 16 ans), à savoir 12 classes avec des effectifs variant de 35 à 54 élèves. Pour chaque classe, deux heures à disposition, une le mardi et une le jeudi.  Deux heures, c’est assez peu, mais cela permet tout de même une approche efficace.

Caroline tient aussi la craie !Nous avons convenu avec Caroline, qui m’assiste pour certaines de ces heures, que nous aborderions principalement les changements de la puberté, avec les élèves les plus jeunes (classes de 6ème et 5ème). Nous avions déjà remarqué en 2001 qu’il y a un véritable déficit d’informations chez les jeunes de cet âge et que ni les garçons ni les filles ne comprennent ce qui se passe vraiment dans leur corps, pas plus que les changements qui s’y opèrent. Ce qui, ici, peut malheureusement conduire trop fréquemment à des grossesses adolescentes dangereuses.

Pour les classes plus âgées, j’avais pensé abordé la psychologie comparée des garçons et des filles en 4ème et les vrais chemins de l’amour en 3ème. Une première séance en classe de 4ème a été très concluante dans sa première partie, pas du Les élèves au travail par groupestout dans sa deuxième. Les élèves ont eu d’abord à répondre en groupes à des questionnaires portant sur leur manière de réfléchir, de raisonner, de réagir, d’aimer et de dialoguer. Leur participation a été excellente ! Et pendant la deuxième heure, j’ai fait un bilan et une interprétation de leurs réponses…ce qui fait que j’ai tenu le crachoir pendant 45 minutes non-stop. Ce qui n’est plus du tout acceptable dans ma conception de l’enseignement. Ne voyant pas comment éviter cet écueil, j’ai décidé de supprimer cette séance et de partir sur les vrais chemins de l’amour (rencontre des esprits, des coeurs et des corps) avec les deux autres classes de 4ème. Cela s’est mieux passé, mais la seconde classe de 4ème s’est avérée surpeuplée (52 élèves) et TRÈS agitée. J’y ai laissé ma voix… On va donc encore adapter.

Les garçons de 5ème jouent bien le jeuCaroline m’a donc accompagnée en classe de 5ème (Sifflets : “Ouaaah, elle est belle votre femme, Monsieur !”. Moi : “je sais…”. Hurlements) et elle a animé la première séance avec moi en classe. Il s’agit principalement d’évoquer les différences entre garçons et filles (les élèves ne pensent qu’au physique) et ce qui les attire/intrigue chez l’autre sexe. La deuxième séance est grandement consacrée à leurs questions, après une introduction sur les changements pubertaires au niveau des organes sexuels. Et ces premiers élèves ont très bien joué le jeu, avec des questions intelligentes et pertinentes :

  • Pourquoi, à un certaine âge, les filles aiment-elles se rapprocher des garçons ?
  • Pourquoi les garçons n’attendent-ils pas beaucoup de temps pour mieux connaître une fille ?
  • Pourquoi un homme ne peut-il rester sans femme ?
  • Pourquoi est-il facile d’aimer mais difficile d’être aimé ?
  • Pourquoi les garçons et les filles ont-ils des relations sexuelles ?

Quelle questions poser ?

A ce moment, Caroline prend les filles dans une autre salle et je garde les garçons avec moi. Cela permet de parler en étant Beaucoup d’intérêt pour cette séance EVAplus à l’aise. Et les filles, particulièrement, ont eu BEAUCOUP de questions. Caroline leur a donc proposé de voir encore celles qui le souhaitaient durant la récréation, dans le bureau que l’aumônier a gentiment proposé. Toutes les filles de la classe sont venues ! Et elles ont encore demandé du temps en plus la semaine suivante… Il faut croire que cela répond véritablement à un besoin. Et nous en sommes heureux…

Retour à l’école

Après une semaine un peu cahotique au niveau scolaire (Marie et Nathan malades, les maîtresses en formation), nos enfants sont de retour à l’école ! Ce qui permet d’entendre à nouveau la rengaine favorite de Nathan dès qu’il a ouvert les yeux : “Y a l’école aujourd’hui ? OOOHHH NOOONNNNN !”.

Nathan dans son uniformeCe retour à l’école permet aussi à Nathan d’inaugurer son “délicieux” petit tablier d’écolier.  Il en est plutôt fier. Et depuis que nous avons négocié les horaires avec les maîtresses (Nathan commence 30 minutes plus tard et finit 1 heure plus tôt), il est un peu plus volontaire. Surtout que, mine de rien, il apprend des choses : calculs de base, lecture de syllabe, quelques mots d’anglais, création d’un petit jardin scolaire,… et il est vraiment content de faire ses devoirs. Quand on ne le oublie pas (les parents aussi doivent se mettre dans le rythme !).

Avant la tontePour accompagner ce tablier, on a sacrifié sa chevelure (qui tient chaud) pour une coupe plus… aérée. Il a l’air convaincu, non ? Nous avons ramassé jusqu’au dernier cheveu tombé sur notre terrasse, une amie nous ayant appris que ces cheveux, ramassés par un sorcier malveillant, permettraient de jeter un mauvais sort. Les microbes suffisent, si il faut encore se taper des malédictions ! Mais comme je l’ai souvent entendu ici, toute maladie a une cause humaine, à savoir quelqu’un qui vous veut du mal et vous a fait jeter un sort.

tonte du Nathanus africanus

Après la tonte

Marie sur le chemin de l’écoleMarie de son côté a vécu une semaine de tests intensifs. L’année scolaire camerounaise et découpée en 6 séquences et, comme maintenant à la 4ème séquence, les élèves sont testées sur toutes les matières en une semaine. Bon, elle semble s’en être bien sortie, malgré une crise d’angoisse comme Marie sait si bien les faire. Et elle a même ramené un 10/20 en anglais, sans en avoir jamais fait. Test que j’ai directement renvoyé au prof d’anglais puisqu’il n’y avait aucune erreur… 10/20 c’est un peu sec quand tout est juste !!!

A côté de ces journées scolaires, nos enfants profitent bien de leurs nouveaux amis. Et les jeux ne manquent pas !

Jeux entre filles

 Avec Fabrice, Christian et Alida

Ballade en brousse

La brousse et les monts BurkinaJusqu’à aujourd’hui, les températures très élevées (plus de 40° vers 13h00) empêchaient de faire des ballades. Alors aujourd’hui, je suis parti un peu tôt (7h40) pour marcher en brousse.

Le quartier de Burkina ne cesse de grandirIl y a 10 ans, il nous suffisait de sortir du camp et de prendre un petit chemin pour se retrouver directement dans les champs et la brousse environnante. Maintenant, c’est plus compliqué, parce que le quartier à côté du camp, appelé Burkina, a incroyablement grandi. Partout, les gens construisent. Partout on voit les briques de terre sécher au soleil. Et même les obstacles naturels, tels d’énormes blocs de rocher, ne font pas reculer les gens : on construit simplement la maison autour !

Un rocher dans la maison ? Pas de problème !

Sur un chemin…Les routes pour accéder à ces nouvelles extension du quartier restent des pistes, plus ou moins étroites, toujours poussiéreuses.  Cela n’empêche pas les gens de s’installer de plus en plus loin : les Africains sont habitués à beaucoup marcher, pour tout. Aller cherche de l’eau, cultiver un champ, ramasser du bois,…

En 2000, nous avions déjà l’habitude de faire de telles ballades et de rentrer en passant par le qua“Saanu Nassaara” - “Salut le Blanc”rtier de Burkina. A cette époque, les enfants sortaient des maisons pour nous regarder passer en criant “Nassaara” : “Les Blancs”. Les choses n’ont pas changé et les enfants m’ont aussi apostrophé ce matin de la même manière. Et même les adultes rencontrés et salués y vont de leur “Bonjour Blanc !”. Sans doute qu’il doivent être un peu rares les Blancs à se promener par là…

Petite sélection de clichés tirés de cette jolie promenade pré-petit-déjeuner :

Culture par brûlis

Le mur de notre camp et, au fond, le mont Ngaoundéré

La brousse et les monts Burkina

Lessive du samedi

Des briques de terre en train de sécher

Petit déjeuner au grand air

Hé le blanc, tu prends notre carte ?

Un puit. Vital…

Tirer l’eau au puit…

Une petite boutique

IL PLEUT !

C’est la toute première pluie, en ce samedi 27 février. Une pluie d’abord modeste, mais c’est tout de même un événement ici. Surtout que la chaleur était vraiment forte ces derniers jours. Et puis elle a grossi, repris plusieurs fois et c’est le déluge !

L’eau est rouge car le toit est poussiéreux !

 

Et là, en quelques minutes, l’athmosphère est toute différente : il fait frais et il y a une bonne odeur de terre dans l’air. La saison sèche est encore loin d’être terminée, mais cela fait tout de même du bien !

La pluie a augmenté de force…

Derrière un rideau de pluie, notre voiture…

Les douves de notre maison…

Luxuriance en pleine saison sèche

Sec près du sol, vert plus haut…En se promenant, il y a une chose qui frappe : il n’a pas plu depuis plusieurs mois (depuis octobre sans doute) et pourtant, la nature semble particulièrement s’épanouir. Ou disons, les arbres surtout. Plus proche de la terre, tout est sec et jaune. Mais des nombreux arbres préparent leurs fruits ou se parent de superbes grappes de fleurs.

Côtés fruits, ce sont les papayes, les avocats, les mangues. Côté fleurs, il y a du blanc, du rose, du rouge, du bleu (excusez… je ne connais pas bien les noms des arbres d’ici).

Petite galerie de photos prises ces derniers jours…

Du jaune…

Du blanc

Du bleu…

Du rose…

Une grappe de fleurs

Un flamboyant

Un papayer… les fruits sont sous la couronne de feuilles

Un avocatier

Un manguier… les mangues seront prêtes en mars

Poussière, chaleur et fièvre…

NoPour aller au camp “blanc”, il y a un peu le goudron…us avons choisi la période février-juin pour des motifs pratiques : cela permettait aux enfants et à Christophe de commencer leur année scolaire dans de bonnes conditions. Nous savions que nous tomberions en pleine saison sèche, mais nous avions oublié que cela “tapait” aussi fort !

La ville de Ngaoundéré s’est modernisée et le goudron a un peu progressé. mais il reste quantité de routes et de chemins, surtout dans les quartiers, qui sont encore en terre battue. Et à la saison sèche, la terre n’est que poussière. Qui pénètre absolument partout…

Les motos soulèvent la poussière… il ne fait pas bon être piéton !

Le mur extérieur du camp… boulevard de la poussière !

L’entrée principale de notre camp… des chemins de terre partout.Et la poussière semble amener pas mal de maladies… tout le monde autour de nous souffre et nous n’y avons pas échappé. Seule Caroline, arrivée au Cameroun avec un gros rhume, semble s’en sortir assez bien. Pour les autres, bof bof. Christophe a eu des problèmes de ventre, de gorge et de fièvre pendant une semaine. Et la semaine dernière, ce sont nos deux enfants qui ont souffert : dès dimanche, ils se sont mis à “chauffer” (avoir de la fièvre) de manière régulière. Pour un Blanc, ce n’est jamais bon signe… bon, pour un Africain non plus en fait.

L’arrivée à l’Hôpital ProtestantMardi, nous avons donc craqué et nous les avons emmenés à l’Hôpital Protestant, à 400 m  de la maison, pour leur faire subir les tests de base pour les maladies les plus courantes… et graves : paludisme, fièvre typhoïde, parasites intestinaux, infections urinaires,…

Les malades attendent leur tour

Notre amie Pierre, technicien en radiologieHeureusement que nous avons un ami, Pierre, qui travaille à l’hôpital ! Il nous a fait avancer beaucoup plus vite que si nous avions dû suivre le cheminement habituel d’un malade (comptez une bonne journée avant d’avoir vu un médecin). Les enfants ont eu droit à une belle prise de sang, Nathan a ainsi pu montrer qu’il est capable de hurler à plein poumon… même avant que l’aiguille ne le touche ! On était désolés pour lui, mais il fallait éliminer des causes de fièvre.

Des femmes en pagne devant la maternité

Les résultats sont tous revenus négatifs… heureusement. Le médecin, qui n’a même pas vu les enfants en fait, a prescrit des antibiotiques. Comme d’habitude… la consommation d’antibiotiques étant généralisée ici. “Tiens, aujourd’hui je ne me sens pas trop bien, je vais prendre des antibiotiques 2 jours !”. Je n’ose pas imaginer les résistances qui sont en train de se mettre en place !

Les chambres des malades

Comme les enfants ont continué à faire de la fièvre et à se plaindre de leur gorge, nous avons attaqué le traitement contre une angine bactérienne. Aujourd’hui samedi, il reste un peu de fièvre, mais ils vont globalement mieux et jouent à nouveau… vers 16h30. Il fait trop chaud le reste du temps !

Et il n’y a pas eu trop d’école cette semaine donc… Mais de toute façon, les copines de Marie sont revenues plusieurs jours de suite de l’école avant 10h00… les maîtres et maîtresses étaient en formation…visiblement pas planifiée !

Big Brother is watching us !

Envie de voir notre maison depuis l’espace ?

Si vous avez installé Google Earth sur votre ordinateur, copiez-collez les coordonnées suivantes dans la zone de recherche du programme. Cela fonctionne aussi dans http://maps.google.com, mais l’image est de moins bonne qualité.

7°18′41.35″N 13°35′55.95″E

Vous arriverez pile sur le toit de notre maison. Regardez bien ! On est en train de vous faire coucou par la fenêtre !!!!

Au marché, au marché, tu peux tu peux tout trouver…

Rien de tel que de reprendre des paroles d’Henri Dès pour parler du marché à Ngaoundéré.

Marché : le coin des tissusBon, il n’y a pas qu’un marché en ville. Chaque quartier a son marché, plus ou moins modeste. Parfois, chaque carrefour… Il y a toutefois des marchés plus importants. Le “petit marché” est actuellement le plus grand marché. Avant, le “grand marché” était plus grand que le “petit“, mais il est désormais plus petit que le “petit“. Vous me suivez ? Et je peux vous dire que le “petit marché” est devenu encore bien plus grand en 8 ans ! Nous n’en croyions pas nos yeux en faisant les courses ce matin.

Le filet de boeuf à… 5 frs le kilo !

Pour obtenir de la viande hachéeMais que trouve-t-on au marché ? Hé bien, comme dans la chanson, TOUT ! L’alimentaire, les cosmétiques, l’habillement,… en autant de minucules boutiques ou étales disséminés sur une grande surface, véritable petit labyrinthe. C’est une symphonie d’odeurs, de bruits (”Hé le blanc ! Y a les belles carottes ici !“) et de couleurs.

Les légumes

 

De belles couleursNous avons retrouvé deux marchands que nous connaissons depuis 1999. Ils sont là, la boutique a un peu prospéré. Cela fait vraiment plaisir de se saluer à nouveau, d’échanger les nouvelles sur la famille, de faire découvrir nos deux enfants (”papa, ça sent pas bon ici…“). Pour les autres, c’est selon l’humeur, la qualité des produits. Mais le plus surprenant, c’est qu’en pleine saison sèche, les légumes et les fruits sont abondants et incroyablement beaux ! Les céréalesJe ne suis pas certain que les gens d’ici font un usage modéré de l’irrigation et des produits chimiques. Des amis nous disaient hier que les cas de cancers se sont multipliées depuis quelques années. L’Afrique ferait-elle les mêmes erreurs que l’Europe ?

Reste à prendre quelques précautions supplémentaires… pour nos estomacs. Viande et légumes vont tremper quelques heures dans de l’eau additionnée d’un peu de javel. La viande sera ensuite bien cuite, les légumes relavés à l’eau filtrée. Vaut mieux pas rigoler avec la nourriture…

Les légumes trempent…

Notre plaisir du jour : 1 kg de fraises ! Bon, ils les cueillent encore un peu jaunes, mais c’est une joie (un devoir ?) d’acheter un fruit de saison (ici ! En Suisse, attendez le mois de mai). On les mange en pensant à vous…. ;-)

Les fraises locales

Dernière nouvelle autour de l’alimentaire : depuis aujourd’hui, je teste la méthode SODIS. Je vous l’ai déjà dit, nous faisons d’abord bouillir notre eau avant de la filtrer. L’étape de la cuisson ne me plaît pas trop :

  1. cela prend du temps (chauffer, laisser refroidir)
  2. cela dégage du CO2 : nous cuisons au gaz.

SODIS : de l’eau déposée sur le toit

Avec SODIS, fini la cuisson : l’eau filtrée est mise dans des bouteilles en PET (généralisées pour les eaux minérales ici) puis déposée en plein soleil pendant 6 heures. Les laboratoires de l’EPFL ont montré que l’eau obtenue est parfaitement potable. Cette méthode, quasi inconnue ici, n’a presque que des atouts : réutilisation des bouteilles, aucun combustible nécessaire, utilisable dans les villages de brousse,…

Je me dits que si le blanc s’y met, peut-être que les locaux suivront… si je ne suis pas trop malade !!!!

Saleté de bestioles

Il y a des nuits calmes… et il y a les autres. Une petite mésaventure arrivée l’autre nuit me donne l’occasion d’aborder un sujet grave.

Ce sont les femelles qui transmettent la maladie…1 heure du matin : Nathan appelle pour dire qu’il a entendu un moustique. Evidemment, on ne rigole pas avec ça, même si nous dormons tous sous des moustiquaires. Effectivement, il y a un moustique à l’intérieur de la moustiquaire. Une fois le problème réglé. Nous retournons nous coucher. A la lumière des lampes de poche (il y a eu une coupure de courant toute la nuit), nous constatons que nous avons nous aussi un hôte indésirable DANS la moustiquaire. Commence une chasse au moustique… à la lampe-torche. Au bout de 10 minutes, nous pensons nous en être débarassés.

Pourquoi cette peur du moustique ? Evidemment à cause des risques de malaria. Le Cameroun est dans la zone où la malaria (ou paludisme) sévit particulièrement. Pas difficile ! La maladie est présente dans toute l’Afrique sub-saharienne. Et elle touche énormément de personnes…

Rouge = pas bon !

Extrait de Vikidia :

Le paludisme ou malaria est une maladie parasitaire, c’est-à-dire causée par un parasite. Le parasite infeste les globules rouges et les utilise comme nourriture, ce qui provoque une anémie progressive de la personne malade. Le parasite est transmis par la piqure d’un moustique présent dans toutes les régions du monde tiède à chaude et humides. Le paludisme peut également provoquer des crises de paludisme, pendant laquelle le malade va subir une forte fièvre et une anémie brutale, pouvant mener au coma et à la mort. L’état physique des personnes impaludées se dégrade plus ou moins vite selon ses conditions de vie. Le paludisme est un grave problème de santé publique dans de nombreux pays en développement, notamment en Afrique, où 80% des malades se trouvent. Le paludisme est responsable de 300 à 500 millions de malades (soit 8% de la population mondiale !) et 1,5 à 2,7 millions de décès par an. 

Notre moustiquaire… bon, le lit n’est pas fait ! Une belle cochonnerie, quoi ! Le principal moyen de lutte reste la moustiquaire, bien plus efficace que tous les moyens de lutte chimique. Les moustiques n’attaquant qu’à la nuit tombée, dormir sous moustiquaire est la précaution numéro 1. Mais notre petite mésaventure de l’autre soir me montre que les moustiques, malins et rusés, se posent sur la moustiquaire en attendant qu’on la soulève. J’ai donc sorti nos moustiquaires imprégnées d’un insecticide, d’une durée de vie de 5 ans ou 20 lavages. Bon, reste à déterminer l’effet de l’insecticide sur la santé humaine à long terme.

Les blancs, comme nous, prennent en plus une prophylaxie sous forme de comprimés à avaler une fois par semaine. Mais la maladie a déjà muté et est devenue, depuis plusieurs années, partiellement résistantes au plus fort de ces médicaments.

Dans tous les cas, nous surveillons de très près tout accés de fièvre. L’hôpital n’est pas loin, un test assez simple et plutôt fiable (la “goutte épaisse”) est disponible.